Publié le 02.12.2020 | Rédigé par Cécile Caitucoli | 5 minutes de lecture
L’atelier créatif de bricolage autour des décorations de Noël est tendance. Nous vivons à l’âge du « DIY aidé » (Do It Yourself ou faire soi-même), selon l’expression du sociologue Rémy Oudghiri. Pourquoi ? Parce que fabriquer soi-même ses objets déco aurait de nombreuses vertus à tout âge. La première est de procurer du bonheur avant les fêtes de fin d’année.
De l’Avent au jour de l’An, sapins maisons et tables s’habillent en vert, rouge et blanc. La tradition est lointaine. Elle remonte aux Saturnales romaines. Des plantes vertes – houx, gui, lierre – décoraient les édifices. Des chandelles de cire éclairaient les logis, en particulier les importantes libations et festins des habitants. La population, déguisée, s’offrait des cadeaux, dont des figurines de terre cuite distribuées aux enfants.
Il n’y avait pas encore de père Noël mais, comme l’a souligné l’anthropologue Claude Lévi-Strauss, même cette figure est archaïque. Santa Klaus rappelle les katchinas, bien avant l’avènement de Saint Nicolas. Décembre reste un moment où symboliquement, la vie et la mort s’affrontent. Des traditions païennes à la Noël chrétienne, la période du solstice est sacrée. C’est la nuit la plus longue et la promesse du retour de la lumière, d’où la présence des bougies puis des guirlandes lumineuses au cœur des nuits d’hiver.
Les illuminations des avenues, la décoration du sapin, la couronne de l’Avent et les marchés de Noël constituent autant d’évènements annonciateurs des festivités. Cette mise en scène renforce la joie, l’espoir et le mystère, bref l’atmosphère associée à l’esprit de Noël.
L’engouement pour les loisirs créatifs et le « faire soi-même » est relativement récent. Les premiers kits de décors de Noël à fabriquer soi-même sont apparus dans nos régions au tout début des années 1980. Sous l’influence anglo-saxonne et scandinave, le goût pour le bricolage s’affirme dans la société, surtout à l’approche de Noël. Ensuite, l’arrivée d’Internet s’accompagne d’une déferlante de tutos et d’idées de décoration. Le fait-maison présente bien des avantages, c’est :
Le philosophe Ronan Chastellier écrit : « plus on fait les choses soi-même, plus on est partie prenante dans la fête ». « C’est bon pour le moral » ajoute-t-il. Mais pourquoi opter pour un atelier créatif plutôt que pour un tuto de bricolage ?
Les tutoriels proposés pour les fêtes comportent des incertitudes. Est-ce que ce sera ressemblant ou décevant ? La durée de réalisation des objets décoratifs est-elle correctement évaluée ? Et qu’en est-il du matériel manquant ?
Les bricolages en atelier créatif apportent une dimension supplémentaire liée aux compétences des animateurs professionnels et au cadre collaboratif. Ces cours et stages procurent une forme de sécurité et une véritable chaleur humaine :
À la satisfaction d’apprendre à faire soi-même quelque chose, s’ajoute la complicité entre les participants. Aucune connaissance artistique n’est requise pour être accueilli avec bienveillance. Il y a le plaisir de faire pour soi, en prenant part à une activité avec autrui, dans l’objectif de partager sa création avec ses proches.
Pour reprendre le philosophe Saint Albert Le Grand, « Créer, c’est produire quelque chose à partir de rien », y compris de l’altérité et des émotions. Au-delà de l’objet fabriqué, les bricoleurs, apprentis ou expérimentés, mettent de l’affect dans le processus de fabrication et de partage.
En raison du contexte sanitaire, certains professionnels ont opté pour les ateliers créatifs en visio-conférence. L’interactivité reste donc plus présente qu’avec un tutoriel vidéo. D’ailleurs, les places sont limitées pour préserver la convivialité du rendez-vous. Le kit créatif est livré, retiré en drive, téléchargé ou prêté selon les structures.
Les formateurs, créateurs et artisans, proposent différentes activités, des créations libres aux projets communs. Ces cours s’adressent aux enfants, aux familles mais aussi aux entreprises dans le cadre d’un Arbre de Noël.
Il est difficile d’entrer dans les détails tant le programme et les techniques varient. Durant les fêtes de Noël, les thèmes principaux sont la nature, la gourmandise et les symboles (chrétiens et païens).
Le matériel varie à l’envi – étoffes, matériaux de récupération, éléments naturels – en fonction des sources d’inspiration :
Rien ne vous oblige à respecter les couleurs ou les représentations traditionnelles. Au contraire, le principe du DIY invite à inventer une manière originale de fêter Noël. Vous craignez de manquer d’idée de bricolage ou de dextérité manuelle ? Les formateurs sont présents pour trouver le juste équilibre entre accompagnement, contrainte artistique et autonomie.
Certes, les ateliers de bricolage, pendant l’Avent, permettent de choisir sa décoration intérieure. Mais vous pourrez également découvrir comment concevoir un cadeau original à déposer au pied du sapin.
Sophie Chevalier, professeur d’anthropologie, affirme : « Plus vous faites un effort pour que le cadeau soit personnalisé (…) plus vous dites quelque chose de l’importance que vous accordez à cette relation. »
Dominique Desjeux, sociologue de la consommation, distingue quant à lui les cadeaux « froids » et les cadeaux « chauds ». Les premiers sont offerts par des connaissances, les seconds par des proches. Même lorsqu’il s’agit d’une bricole, le « cadeau chaud » reste dans le cœur du destinataire et sur ses étagères.
Il est possible de réaliser et personnaliser toutes sortes de créations. Les destinataires peuvent être des convives, collègues, amis, enfants ou parents. Exemples d’objets à bricoler :
Pratiquer un loisir créatif dans un objectif DIY signifie graver une empreinte affective dans l’objet quelle que soit sa destination. Le réaliser dans un atelier, c’est également s’offrir une expérience humaine et se créer des souvenirs pour rendre Noël exceptionnel.
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